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jeudi 5 mai 2011

Réflexion sur le corps de Christ

Nous acceptons facilement que quelqu’un élève la voix pour prier au sein d’un groupe, d’une assemblée.
Avons-nous la même disposition d’esprit lorsque quelqu’un se met à danser devant tout le monde pour louer Dieu ?
Et pourtant c’est la même finalité mais avec un moyen différent. Parler, chanter, jouer d’un instrument, danser, peindre, sculpter sont autant de manières de s’adresser à Dieu. Certes la première est la plus intelligible mais Dieu est un Dieu de diversité et un tel sera touché par une parole alors que l’autre sera touché par un mouvement, une image, une odeur.

Moi-même, j’ai toujours eu du mal à comprendre l’utilité de danser devant les autres.
Je danse devant Dieu et cela ne concerne que Lui. Pourquoi les autres devraient me voir ?
Je préfère danser dans mon coin, avec Dieu, seule.

Fausse humilité qui cache une certaine peur du regard de l’autre.

Voilà quel fut mon état d’esprit jusqu’à ce que je fasse un stage de danse sur le thème du corps : son unité et l’individualité de ses membres.
Transposé à la notion du corps de Christ ça donne : chacun est unique et libre mais tous nous avons besoin de l’autre pour faire marcher le corps de Christ en unité.
C’est alors que je me surpris à penser que je n’avais pas besoin des autres.

Prise en flagrant délit d’orgueil !

Je me suis rendue compte que j’avais ces mêmes fausses croyances quand je jouais du piano dans un groupe de musique. Quelques fois, je ne vois pas l’intérêt de jouer, car la présence du piano ne me semble pas nécessaire, les autres instruments se suffisent très bien à eux tous seuls. Alors je me dis autant ne pas jouer ou jouer toute seule.

Re-prise en flagrant délit d’orgueil !


J’avais donc besoin d’une nouvelle révélation du corps de Christ. Je connaissais bien tous ces versets de la Bible qui traite du corps de Christ, mais j’avais besoin de les vivre, ces paroles n’étaient encore qu’intellectuelles.

«Seigneur je veux avoir une nouvelle révélation de ton corps»
Voici la prière que je fis avec une amie.

Quelques semaines passent.
Rien.
Puis, un dîner, une braise.

« Quand je joue au piano, je n’ai pas besoin de parler, je sais que Dieu entend mon cœur, c’est comme une prière» me partage mon hôte du soir.

Je réalise alors que quand je joue du piano, je prie, je loue et que Dieu m’écoute aussi attentivement que si je lui parlais. Alors je ne me pose plus la question si c’est important ou non de jouer du piano. Mais je me dis, tiens, ici, après cet accord, je vais te parler Seigneur.
Et je me mets à jouer une phrase musicale pour élever la voix de mon cœur comme si je prenais la parole pour prier pendant une réunion de prières.

Quelques semaines passent.
Rien de nouveau.
Puis, un trajet métro-RER comme à l’accoutumée.
Je me rends au culte en avance pour répéter les chants qui seront joués.
La braise s’embrase.

Je médite sur le corps.
Je suis un membre du corps…………………...
On a tous besoin des uns, des autres………….
On fait partie d’un même corps……………….
Pourquoi est-ce si important d’exprimer son individualité au sein d’une collectivité, l’église ?

Je réalise que le simple fait de marcher nécessite naturellement la conscience de la présence de tous les membres et de ce que font tous les membres. Instinctivement, quand je marche, mes bras effectuent un savant balancier. Les bras sont opposés aux jambes. Et si ma jambe faisait un pas en arrière et que tout le reste de mon corps décidait d’aller de l’avant. Que se passerait-il ?
Une chute.
Une division.
Je ne peux pas faire abstraction des autres sinon je risque de tomber.
Prendre conscience des autres me montre la direction où aller.
Chacun doit s’exprimer.
Pour savoir dans quelle direction aller.
Pour encourager d’autres à s’exprimer.
Si la jambe ne va pas vers l’avant alors que la tête le veut, qui osera aller de l’avant.
C’est une question de nécessité car cela indique où le corps tout entier doit aller.

La louange du corps est la somme des louanges de chaque membre.
Quand je joue ou que je danse, j’exprime une partie de la louange qui monte vers Dieu. Je suis une partie musicale d’une œuvre jouée par un orchestre. Qui oserait supprimer la partie jouée par le triangle dans la symphonie n°9 de Beethoven ?

Etre un corps uni c’est s’accepter tous sans exception.
Qui n’a jamais trouvé un défaut dans son propre corps : un nez trop long ? des bras trop courts ? des orteils disgracieux ? Et pourtant on est appelé à aimer notre corps et force est de constater qu’on l’accepte.
Qui supprimerait son nez ? Couperait ses orteils ? Tirerait sur ses bras ?

N’hésitons pas à nous exprimer !
Ayons un regard bienveillant quant aux différentes expressions dans le corps de Christ !
C’est vital pour indiquer la direction à prendre à l’église.
C’est vital pour rendre à Dieu une louange complète.